Le ministre des Finances renonce à un an de salaire pour faire face au scandale
Cela sera-t-il suffisant pour se faire « pardonner » ? Le ministre japonais des Finances a annoncé lundi renoncer à une année de rémunération après la falsification par son ministère de documents liés à un scandale de favoritisme menaçant le Premier ministre Shinzo Abe.
« Je rends volontairement 12 mois de mon salaire de ministre, alors que ce problème a ébranlé la confiance du public dans le ministère et l’administration dans son ensemble », a déclaré Taro Aso à la presse, tout en excluant de démissionner.
Un scandale qui secoue l’exécutif depuis le mois de mars
Le responsable politique de 77 ans, qui gagne environ 30 millions de yens par an (235.000 euros) au titre de ses fonctions au gouvernement, est né dans une éminente famille d’industriels et dispose par ailleurs de revenus confortables faisant de lui le ministre le plus riche du cabinet de Shinzo Abe.
La révélation que des modifications avaient été apportées à des textes officiels avait fortement secoué l’exécutif en mars. Les noms de Shinzo Abe et de son épouse, Akie, ainsi que celui de Taro Aso lui-même, ont notamment été retirés de documents relatifs à la vente d’un terrain à prix réduit. « Des documents administratifs officiels n’auraient jamais dû être altérés avant leur présentation au Parlement. Je trouve cela extrêmement regrettable », a souligné le ministre des Finances.
Des réductions salariales et des réprimandes verbales
Une vingtaine de membres du ministère ont en outre été sanctionnés, par le biais de réductions salariales ou de réprimandes verbales. Parmi eux, figure un ancien haut responsable, Nobuhisa Sagawa, qui a démissionné en mars. Personnage clé du dossier, il a assuré dans une audition au Parlement que Shinzo Abe n’était pas impliqué dans les falsifications, tout en laissant en suspens de nombreuses interrogations.
Le chef du gouvernement, qui est aussi affaibli par plusieurs autres scandales, a vu sa popularité chuter en dessous de la barre symbolique de 40 %, considérée comme un signal d’alarme pour les responsables politiques japonais. Au pouvoir depuis fin 2012, Shinzo Abe n’est désormais plus assuré de remporter l’élection à la tête de son parti prévue en septembre, une victoire qui ferait de lui le Premier ministre à la plus grande longévité au Japon.
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