La chasse commerciale à la baleine reprend officiellement après trente ans de pause
Dans les faits, l’archipel n’a jamais complètement cessé cette pratique : il utilise en effet une faille du moratoire mis en place en 1986, qui autorise la chasse aux cétacés pour des recherches scientifiques.
Le quota de baleines tuées fixé à 227 jusqu’à décembre
Sous le ciel nuageux de Kushiro (sur l’île septentrionale de Hokkaido), cinq navires munis de harpons ont appareillé après une cérémonie où plusieurs élus ont revendiqué la légitimité de cette tradition. « C’est une petite industrie, mais je suis fier de chasser les baleines. La pratique existe depuis plus de 400 ans dans ma cité », a expliqué Yoshifumi Kai, président d’une association de pêcheurs de baleines, tout excité de repartir en mer.
Le navire-usine Nisshin Maru, bâtiment amiral de la flotte baleinière nippone, et plusieurs autres embarcations ont aussi quitté le port de Shimonoseki (sud-ouest), où trône une énorme statue de baleine. « Nous estimons que les baleines sont des ressources marines comme les poissons et qu’elles sont utilisables sur la base de critères scientifiques », a expliqué un responsable du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche. « Nous déterminons des quotas de sorte à ne pas nuire aux espèces », a-t-il précisé. Le maximum d’ici à décembre est fixé à 227 prises.
Une tradition pour les personnes âgées
Le Japon avait commencé ses « missions de recherches » en Antarctique et dans le nord-est du Pacifique il y a respectivement 32 et 25 ans, renonçant alors à une pêche purement commerciale, mais utilisant une « exception scientifique », tolérée par la CBI. Durant ces décennies, l’archipel n’a cessé d’être critiqué par les défenseurs des cétacés pour ses façons de procéder jugées cruelles, alors que des méthodes non létales existent pour mener les études voulues, selon ses détracteurs. En outre, si les chercheurs étaient certes les premiers à se pencher sur les baleines rapportées, une partie de leur chair finissait sur les étals des poissonniers.
Mais il y a une volonté et fierté de préserver un rite auquel tient une partie de la population, notamment des personnes âgées qui se souviennent que la baleine était leur seule source importante de protéines durant la disette d’après-guerre. Pour certaines communes, la pêche à la baleine est une raison d’être sinon économique, du moins culturelle et morale. A l’inverse, l’Islande s’abstiendra de chasser pour la première fois depuis 2002, les deux entreprises spécialisées ayant décidé de renoncer à la saison 2019.
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