Deux condamnés à mort exécutés au Japon

Le ministre de la Justice, Katsutoshi Kaneda, le 14 juin 2017 au Parlement, à Tokyo
afp.com – Kazuhiro NOGI
Deux condamnés à mort ont été exécutés jeudi au Japon, portant à 19 le nombre de mises à mort dans l’archipel depuis le retour au pouvoir du Premier ministre conservateur Shinzo Abe fin 2012.
Masakatsu Nishikawa, 61 ans, avait été condamné à la peine capitale pour avoir tué quatre tenantes de bars dans l’ouest du Japon en 1991. Koichi Sumida, 34 ans, a pour sa part été reconnu coupable du meurtre d’une de ses collègues en 2011, dont il avait démembré le corps.
« Il s’agit de deux cas extrêmement cruels dans lesquels les victimes ont été privées de leur vie pour des motivations purement égoïstes », a déclaré le ministre de la Justice, Katsutoshi Kaneda, lors d’une conférence de presse.
« J’ai ordonné ces exécutions après mûre réflexion », a ajouté le ministre, qui avait également autorisé la précédente, en novembre 2016.
M. Nishikawa a été pendu alors qu’il avait déposé une demande de révision de sa condamnation. « Si un rejet est naturellement attendu, on ne peut se permettre de repousser (l’exécution) », a justifié M. Kaneda, précisant qu’il s’exprimait de façon générale, et non sur les affaires de jeudi.
Amnesty International a dénoncé le recours du gouvernement japonais à la peine capitale, y voyant un « mépris total pour le droit à la vie ». « La peine de mort ne rend jamais justice, c’est le châtiment suprême dans sa cruauté et son inhumanité », a réagi dans un communiqué Hiroka Shoji, spécialiste de l’Asie de l’Est au sein de l’organisation.
Le Japon et les États-Unis sont les seules démocraties industrialisées à appliquer la peine capitale, une pratique régulièrement dénoncée par les associations internationales de défense des droits de l’homme. Celles-ci fustigent en outre un système nippon « cruel » car les condamnés peuvent attendre des années en isolement et ne sont informés du moment de leur exécution que quelques heures avant.
Actuellement, 124 prisonniers patientent dans le couloir de la mort, dont 91 souhaitent être rejugés, selon l’agence de presse Jiji.
Source: TV5 Monde